Langue, culture et religion

Langue, culture et religion

De ses origines africaines, Mayotte a gardé la langue, certaines croyances et l'organisation sociale.

 

À Mayotte, la langue officielle enseignée à l’école est le français. Mais le shimaore, langue de tradition orale bantoue, est couramment employé (3, 5, 7) tout comme le kibushi, langue malgache parlée dans certains villages. De plus, existent certaines variantes, fonction de l’île d’origine : shimaore à Mayotte, shingazidja en Grande Comore, shidzuani à Anjouan et shimwali à Mohéli.

Les Mahorais ont hérité leurs croyances animistes de l’influence de l’Afrique de l’Est. L’influence arabo-persique se retrouve au niveau de la religion. Les Mahorais sont en très grande majorité musulmans, d’islam modéré. L’éducation religieuse musulmane dès le plus jeune âge se mêle aux croyances, héritage culturel arabe, africain et malgache. Le malheur, le bonheur, la maladie, la stérilité, les ennuis, ne sont pas l’œuvre du hasard et résultent d’une fracture entre le monde des humains et le monde invisible (5, 6, 7) … Le fatalisme des habitants peut s’expliquer par la vision qu’ont les Mahorais du monde qui les entoure, légiféré par le seul Dieu de l’Islam : Allah (6).

• L’invisible : Les djinns (bons ou mauvais esprits, créatures du monde invisible), sont susceptibles d’envahir toute personne en l’influençant sur le plan spirituel et mental. Des manifestations extérieures de la présence de ces djinns chez certaines personnes donnent lieu à une « crise de Djinn». A cette occasion la famille peut organiser des rituels, au cours desquels offrandes de parfums, de nourriture ou sacrifices d’animaux sont pratiqués, en fonction du mal à évacuer.
• Les humains : Ils ont été créés et sont dirigés par Dieu, qui délègue son pouvoir aux gens d’expérience : les fundis (maîtres coraniques). Parents et anciens incarnent également l’autorité de Dieu face aux enfants ; ils peuvent faire intervenir les créatures de l’invisible.
• Les mwalimu : Ces guérisseurs, intermédiaires entre le monde visible et invisible, sont régulièrement appelés pour protéger ou guérir afin d’attirer les bienfaits de Dieu. Ils fabriquent talismans ou breuvages (notamment pendant la grossesse et pour le nouveau-né). Les fundis seront plutôt consultés pour des prières. Les accidents de parcours de la vie et les maladies telles que fausses-couches ou morts in utero peuvent être l’œuvre de Dieu, de djinns malveillants, de vilains humains, du dzitso (mauvais œil) ou de la désobéissance. Les « sages-femmes » traditionnelles, des masseuses, sont sollicitées pour effectuer des massages et préparer des tisanes.

( ) Référence bibliographique

© Réseaux Santé Mayotte 2016