Les traces du passé

Les traces du passé

Mayotte est riche d’un mélange de civilisations et de fluctuations politiques influençant son histoire au fil des siècles.


Dès le Ve siècle, la population africaine bantoue de l’Est parvient aux Comores. Puis, du Xe au XVIe siècles transitent Shiraziens et peuples d’origine arabo-persique introduisant l’Islam et développant le commerce. Au XVIe siècle, tandis que les Portugais s’installent à Mayotte séduits par la prospérité économique et agricole, les sultanats se succèdent. Au XVIIIe siècle, l’archipel des Comores subit des razzias malgaches dévastatrices. Les sultans se réfugient alors en Petite-Terre, transformant Dzaoudzi en ville fortifiée (3, 4). Au début du XIXe siècle, presque toute la population de Mayotte habite sur l’île de Pamandzi et le Rocher de Dzaoudzi.

Mayotte devient française en 1841. La France est en quête d’un abri maritime (ayant perdu Maurice), lorsque le sultan malgache Andriantsouli, qui règne alors sur Mayotte de manière précaire, cède l’île à la France contre protection et quelques piastres. L’abolition de l’esclavage est promulguée à Mayotte en 1847 (3, 4). La période, de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, est marquée par les hésitations de la France sur le statut de Mayotte et le protectorat de ses « îles sœurs » depuis Dzaoudzi (Anjouan, Mohéli et Grande-Comores). Puis, l’archipel entier est rattaché à Madagascar (3, 4, 9). Accédant au statut de Territoire d’outre-mer (TOM) en 1946, l’archipel voit son chef-lieu transféré de Dzaoudzi à Moroni (Grande-Comores) où les infrastructures scolaires, sanitaires, économiques se développent ; certains notables de Mayotte réclament alors la départementalisation, considérant que Mayotte tombe dans l’oubli (9).

En 1974, puis en 1976, dans un climat de quasi-guerre civile, sont organisés différents référendums. Les Mahorais, se sentant jusqu’alors délaissés en matière d’infrastructures sanitaires, routières et scolaires, se déclarent en faveur du maintien de l’île au sein de la République française tandis que les « îles sœurs » accèdent à l’indépendance (9). Dès lors, l’Union des Comores et l’Organisation des Nations Unies dénoncent l’annexion de Mayotte par la France. Dans les années 1990, les travaux s’accélèrent pour l’accession au futur statut de Département. L’écart de développement entre Mayotte et le reste de l’archipel se creuse inexorablement en faveur de Mayotte.

En 1995, le gouvernement Balladur instaure un visa d’entrée afin de contrôler la circulation entre les différentes îles. Les procédures pour obtenir ce visa ou un titre de séjour deviennent de plus en plus difficiles. Les Comoriens déjà installés sur Mayotte et ceux arrivant sans visa ni titre de séjour deviennent des « clandestins ».

En 2001, Mayotte devient une Collectivité départementale et, en 2004, le Conseil général est installé, obtenant le transfert du pouvoir exécutif en vue de la mise en œuvre du développement économique, sanitaire et social de l’île (3, 4, 9).

En 2005, l’installation de la Sécurité sociale modifie fondamentalement l’accès aux soins à Mayotte. Les Mahorais et Comoriens dont les papiers sont régularisés ont désormais accès à une affiliation à la Sécurité sociale. Les autres habitants de l’île (estimés à plus de 40 %) n’ont donc plus accès aux soins gratuitement qu’en cas d’urgence.

En 2007, le droit commun commence à s’installer. En mars 2011, Mayotte est déclarée 101e Département français. Certaines lois et dispositions sociales, Couverture médicale universelle (CMU) et Aide médicale d’État (AME) n’y sont, à ce jour, pas encore appliquées. Enfin, en janvier 2014, Mayotte accède au statut de Région ultrapériphérique européenne (RUP).

 

( ) Référence bibligraphique

© Réseaux Santé Mayotte 2016